N°155 - Février/Mars 2013

N°155 - Février/Mars 2013

Ces frontières qu’on abat

Convergence ou opposition frontale ? Coexistence plus ou moins pacifique ou conflit ouvert ? Hasard du calendrier, plusieurs des thèmes et manifestations évoqués dans ce numéro traitent des évolutions des différentes technologies de transmission de puissance et de leur avenir plus ou moins prévisible. Celui-ci se dessinera-t-il dans le cadre d’un développement autonome ou, au contraire, dans une mise en commun de leurs atouts respectifs ? Le moins que l’on puisse dire est que les signaux envoyés par les principaux acteurs du secteur se révèlent souvent assez contradictoires. 
De nombreux industriels des transmissions prônent ainsi une approche multi-technologique. Ces derniers raisonnent de plus en plus en termes de fonctions nous apprend une étude prospective du Cetim dont nous faisons écho dans ce numéro. Côté donneurs d’ordres, c’est le « coût global » des solutions retenues qui est en passe de s’imposer en tant que critère de choix prioritaire, avec une certaine prédominance de la notion d’efficacité énergétique, suivie de près par l’aspect « développement durable », la facilité de maintenance et la sécurité. Dans ce contexte, le choix se porterait alors, non plus sur une technologie en particulier, mais plutôt sur une combinaison des avantages des unes et des autres en vue de répondre au mieux à ces objectifs. De tout cela découlerait la convergence des technologies vers des solutions qui verraient les frontières entre celles-ci tomber les unes après les autres. L’étude du Cetim met d’ailleurs l’accent sur la généralisation de la mécatronique qui, déjà intégrée dans la chaîne d’information, la régulation, la commande ou les capteurs par exemple, tend à progresser dans d’autres domaines tels que la maintenance ou la sécurité.
De ce point de vue, ce n’est surement pas un hasard si la prochaine foire industrielle de Hanovre, également évoquée dans les pages qui suivent, met cette année l’accent sur la notion « d’Integrated Industry » ; et notamment la communication entre machines et systèmes ainsi que leurs échanges d’informations en temps réel. Une évolution qui participe, sans aucun doute, de cette convergence multi-technologique. Pour autant, ces tendances apparaissent un peu plus floues dès lors que l’on descend au niveau des composants. Ainsi, notre dossier sur les vérins fait apparaître un certain clivage entre ceux qui leur prédisent un avenir « tout mécatronique » et les tenants d’un développement séparé. 
Ces derniers arguent notamment du fait que certaines solutions ne sont pas transposables d’un secteur à un autre. D’où la subsistance de plusieurs « chapelles », chacune ne se concevant qu’à l’exclusion de toutes les autres. Au milieu de tout cela, l’utilisateur a parfois du mal à s’y retrouver. Car après tout, son principal souhait est de disposer de systèmes fonctionnant au meilleur coût et lui permettant de gagner tant en productivité qu’en qualité de fabrication. En la matière, c’est encore et toujours l’application qui commande. Des caractéristiques de celle-ci découle tout naturellement le choix des technologies à mettre en œuvre. 


Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef

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