N°166 - Novembre 2014
ROI et TCO
Tout le monde parle d’efficacité énergétique et de développement durable, mais qu’en est-il vraiment dans la réalité ? Ces deux notions ne commencent-elles pas à être quelque peu galvaudées ? Se sont-elles transformées au fil du temps en simple argument commercial ou reflètent-elles encore une réalité tangible ? Et surtout, comment sont-elles appréhendées par les spécialistes de la transformation de puissance ? Le dossier de ce mois apporte plusieurs éléments de réponses à ces questions somme toute fort légitimes aux yeux des constructeurs de machines et utilisateurs finaux. Il apparait maintenant que les fournisseurs de composants et systèmes de transmission peuvent se baser sur des arguments chiffrés qui mettent en valeur le caractère concret des efforts menés en la matière.
Car, ne nous y trompons pas, ce sont bien évidemment les recherches de gains de productivité et de meilleurs rendements qui sont à la base des stratégies prônées par les entreprises. A partir du moment où les solutions proposées se traduisent en espèces sonnantes et trébuchantes, elles ont toutes les chances de faire partie des critères prioritaires au moment du choix. Les nombreux exemples qui nous ont été fournis pour étayer les argumentaires des uns et des autres en attestent. Les gains de consommation énergétique découlant de l’utilisation des produits proposés sont maintenant de nature à faire la différence.
Pour se différencier, les fabricants de composants de transmission hydrauliques, pneumatiques, mécaniques et électriques s’efforcent de dépasser le simple prix d’achat des produits qu’ils proposent pour privilégier les notions de ROI et de TCO (« Return on Investment » et « Total Cost of Ownership » en bon français !). Tant il est vrai que c’est sur la durée que pourra vraiment s’apprécier le coût total et les économies dégagées par les solutions retenues. Ces deux concepts sont de mieux en mieux ancrés dans l’esprit des utilisateurs, même si, crise oblige, les raisonnements sont encore trop souvent basés sur l’instant présent au lieu de s’inscrire sur toute la durée de vie des systèmes.
Concernant le développement durable, notion intimement liée à l’efficacité énergétique car en découlant tout naturellement, les arguments avancés doivent être encore soutenus par un certain nombre de contraintes d’ordre réglementaire pour être pleinement pris en considération. Il n’empêche, la prise de conscience est réelle et les choses évoluent progressivement. Comme nous l’explique un des intervenants dans le cadre du dossier de ce numéro, l’arrivée aux commandes de nouvelles générations plus sensibilisées à ce type de problématique - car n’ayant pas connu l’ère de l’énergie abondante et bon marché - devrait fortement œuvrer en ce sens.
Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef