N°171 - Octobre 2015

N°171 - Octobre 2015

Prises de sang

Les matériels équipant les systèmes de transmissions de puissance, qu’ils soient hydrauliques ou pneumatiques, sont aujourd’hui devenus très sophistiqués et fiables. Cependant, aussi élevé que soit leur degré de qualité, les meilleurs composants n’auront jamais les moyens de lutter contre un fluide mal entretenu et pollué. Chacun en a pris conscience et il est maintenant couramment admis que la pollution des fluides, huile ou air comprimé, est à l’origine de 70 à 80% des pannes et autres dysfonctionnements affectant les circuits. 
Eu égard aux nombreuses fonctions attribués aux fluides, il est donc essentiel de consacrer tous ses efforts au maintien de leurs caractéristiques originelles si l’on veut préserver le rendement de ses installations pendant toute leur durée de vie. Outre une moindre consommation d’huile ou d’air comprimé et les importantes économies générées par un espacement des vidanges, c’est aussi le seul moyen d’éviter la dégradation ou la casse des matériels, synonymes d’arrêts coûteux de la production.
Le recours à une filtration efficace, dès la conception des équipements, constitue la meilleure manière d’y parvenir. Encore faut-il que cette filtration soit adaptée aux différentes applications. Les matériels à mettre en place ainsi que la finesse de la filtration requise ne sont évidemment pas les mêmes  selon que l’on a affaire à des installations stationnaires ou des machines mobiles, ou que l’on travaille dans les domaines de l’agroalimentaire ou de la santé. De même, certains composants résistent mieux aux agressions que d’autres, plus sensibles, telles que les servovalves, par exemple. Chaque cas est particulier et requiert une réponse personnalisée. Le tout dans un contexte général de plus en plus contraignant, régi par l’arrivée de nouvelles normes, toujours plus exigeantes. Une surveillance minutieuse doit donc être consacrée au maintien de la qualité des fluides en service. Et cela, dès l’origine. Rien d’étonnant alors à ce que les fabricants de filtres et les fournisseurs d’huiles préconisent la réalisation de prélèvements réguliers des fluides, suivis des analyses nécessaires à la détection d’une éventuelle dégradation causée par leur pollution. Ces prélèvements  s’apparentent à de véritables prises de sang, ainsi que le souligne un des industriels intervenant dans le cadre du dossier de ce numéro.  Au même titre que les analyses sanguines pour le corps humain, la surveillance régulière des fluides donne des indications précieuses sur la bonne santé des machines et équipements de production. Une bonne raison pour ne pas les négliger !

Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef

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