N°184 - Novembre 2017
Une maintenance « intelligente »
Deux paramètres apparaissent déterminants dans le domaine de la maintenance et de la réparation. Il s’agit des prix et des délais. Si la première notion arrive au premier rang en cas de problème sans conséquence notable sur le bon fonctionnement des équipements de production, elle est, au contraire, reléguée au second plan dès lors que la machine, voire toute la chaîne de fabrication, est à l’arrêt suite à un dysfonctionnement causé par un défaut d’entretien. Dans ce cas de figure, qu’importe le prix pourvu que l’usine puisse repartir dans les plus brefs délais ! La préférence est alors donnée à la société de maintenance susceptible de tirer son client le plus rapidement possible d’un mauvais pas survenu, la plupart du temps, à cause d’un manque de prévoyance. D’où l’intérêt d’une maintenance structurée et prévue le plus en amont possible afin d’éviter ces couteux contretemps...
Dans ce contexte, les approches ont fortement évolué au cours de ces dernières années. Après une période d’externalisation à tout va de la fonction maintenance, à l’issue de laquelle nombre d’entreprises ont perdu beaucoup de leur savoir-faire et se sont retrouvées fort dépourvues en la matière, il semble que le balancier commence maintenant à revenir progressivement de l’autre côté. Chacun a pris conscience qu’il était bon, tant chez les constructeurs de machines que chez les utilisateurs, de conserver en interne un minimum de compétences afin de pouvoir pallier par soi-même les premières difficultés et ne faire appel à la sous-traitance qu’en cas de problèmes plus graves nécessitant des compétences ne relevant pas de son cœur de métier. En tout état de cause, cet équilibre subtil suppose une coopération pleine et entière et un partage des données entre l’entreprise et son « fournisseur » de maintenance. Cette transparence s’impose comme une condition sine qua non à un bon déroulé des opérations.
D’autant que, à l’instar de l’industrie en général, la maintenance se digitalise et revendique maintenant toute sa place dans le mouvement vers l’industrie du futur. Bardés de capteurs, les équipements communiquent en temps réel entre eux et avec les opérateurs. Leur surveillance à distance devient possible dans de nombreux cas. De nouvelles notions apparaissent. Certains vont jusqu’à parler de maintenance « intelligente ». Et même de maintenance « responsable », tant il est vrai qu’une fois menée et planifiée de façon réfléchie, elle est susceptible de contribuer notablement à la diminution de l’impact environnemental des opérations de production. Des arguments de poids qui tendent à prouver que la fonction maintenance n’a pas fini de progresser et a encore de beaux jours devant elle !
Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef