N°215 - Mai/juin 2022
Savoir raison garder
L’économie, c’est de l’énergie transformée. La crise géopolitique actuelle en témoigne, si besoin était. Les pays de l’Union européenne, si prompts à sanctionner, semblent pourtant l’oublier. En la matière, développer les énergies renouvelables constitue une alternative nécessaire, mais non suffisante.
Celles-ci sont une composante du fameux « mix énergétique ». Mais chacun en convient, les fossiles demeurent incontournables : pétrole, gaz, charbon. Posez la question aux industriels allemands, dépendant à près de 50 % du gaz russe bon marché, dans un pays qui a abandonné l’énergie nucléaire...
Imaginons un instant que le robinet russe soit coupé : pour peu que ces industriels trouvent matière à fonctionner avec un gaz issu d’autres horizons, celui-ci leur sera vendu au prix spot, c’est-à-dire trois à quatre fois plus cher. Ce n’est évidemment pas viable.
C’est le dilemme auxquels sont confrontés tous les industriels du secteur et les clients des grandes compagnies pétrolières et gazières. Les partenariats noués sont anciens, les investissements massifs, le manque à gagner prohibitif. On ne modifie pas du jour au lendemain ses sources d’approvisionnement, d’autant que les alternatives sont peu nombreuses et ne combleront pas le manque, loin s’en faut. On n’invente pas de nouveaux gisements, surtout lorsque les investissements sont gelés depuis plusieurs années pour cause de prix du baril bas et que les pénuries de composants et matières premières se font de plus en plus sentir. Exploiter de nouvelles sources (prospection, construction, exploitation) nécessite des années supplémentaires. Dans ce domaine comme ailleurs, il faut raison garder.
Karim Boudehane, Rédacteur en chef
Sommaire
SOLUTIONS
- L’efficacité énergétique se déploie dans la grande distribution
- SmartX, le mouvement linéaire intelligent
- L’électrification à moindre coûts
- Des applications pour l’agroalimentaire
- De petits modules pour des applications précises
- L’unité de test Webtec RFIK 30 à l’essai
- Des vérins XL en conditions extrêmes