N°232 - Novembre 2024
Énergies renouvelables : le dilemme de leur diffusion optimale
Produits à la durée de vie plus longue, meilleurs rendements, l’offre des fabricants de composants à destination du secteur des énergies renouvelables est soumise à une contrainte majeure : réduire le coût du mégawatt. Le chemin est long et semé d’embûches : le politique a en effet la main sur ce type d’énergie. Des politiques spécifiques sont élaborées pour inciter à la fois à l’innovation et à la diffusion de ces technologies. D’un côté, le financement public de la R&D par les incitations fiscales (crédits d’impôts recherche) ou financières (subventions, prêts à taux zéro) qui vise à soutenir l’innovation dans les nouvelles technologies. Et de l’autre, des politiques de soutien à la diffusion qui visent à assurer leur déploiement et sont classiquement organisées en deux catégories : les politiques basées sur les prix et les politiques basées sur les quantités. Dans la première catégorie, les tarifs d’achat garantis (FIT pour Feed In Tariff) et les dispositifs de primes ont pour objectif d’inciter les agents à investir dans de nouvelles capacités de production, en garantissant un prix de rachat qui assure la rentabilité des investissements dans un cadre stable et prévisible. Dans la seconde, les politiques basées sur les quantités fixent des objectifs d’intégration des ENR dans le mix énergétique et s’appuient sur des systèmes d’enchères ou des dispositifs de flexibilité tels que les certificats verts. Le prix de l’électricité constitue un indicateur de la rentabilité attendue des investissements en innovation car un investissement dans la technologie génèrera d’autant plus de revenus que le prix de l’électricité est élevé. C’est là que le bât blesse pour les ménages comme pour les entreprises : les énergies renouvelables ont un coût. Plus l’innovation est favorisée, plus ce coût est élevé.
Karim BOUDEHANE, Rédacteur en chef