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N°158 - Septembre 2013
Pendant la crise, les innovations continuent
Après deux années de croissance extrêmement forte pendant lesquelles le secteur des transmissions de puissance a pu retrouver, voire dépasser, ses niveaux d’avant-crise, l’activité du secteur a marqué le pas l’année dernière. Et rien n’indique que le contexte sera plus porteur cette année. La visibilité est, en effet, pratiquement nulle et c’est, au mieux, un chiffre d’affaires équivalent à celui de 2012 que la profession espère réaliser cette année.
Les prévisions d’investissements dans l’industrie sont en berne et les fournisseurs de composants et systèmes en subissent le contrecoup. Les responsables de la profession se désolent notamment de constater que, si les projets existent ou sont toujours à l’étude, il est impossible de savoir quand ils se concrétiseront en commandes réelles.Tout n’est cependant pas si noir à l’horizon et certains secteurs clients tirent encore leur épingle du jeu. L’aéronautique en constitue un exemple typique : les nombreuses commandes passées aux avionneurs et à leurs sous-traitants lors du dernier salon du Bourget en attestent. Le machinisme agricole, l’agroalimentaire ou encore les énergies traditionnelles se caractérisent, eux aussi, par leur bonne résistance. Cela explique sans doute que, loin du catastrophisme qui avait succédé au déclenchement soudain de la crise de 2008-2009, c’est plutôt la prudence qui prédomine au sein des entreprises, contraintes d’adapter leur gestion au jour le jour.
D’un point de vue purement technique, les composants et systèmes continuent de bénéficier des progrès et innovations rendues indispensables, tant par l’arrivée incessante de nouvelles réglementations que par les exigences croissantes des constructeurs et utilisateurs. L’importance prise par l’efficacité énergétique des produits et le respect de l’environnement dont ils doivent faire preuve expliquent, entre autres raisons, les efforts développés par les fabricants pour incorporer toujours plus d’innovations à leur production.
La profession met également l’accent sur la valeur ajoutée générée par l’interaction des différentes technologies et la montée en puissance de la mécatronique qui ouvre chaque jour de nouvelles perspectives.
Les nombreux produits présentés dans ce numéro constituent le reflet exact de ces développements et témoignent du fait que les entreprises du secteur des transmissions de puissance, aguerries par les crises à répétition, savent réagir comme il se doit face à l’adversité.
La preuve : en comparaison avec l’édition précédente, c’est un accroissement notable du nombre d’innovations que vous pourrez découvrir dans ce « Spécial Nouveautés 2013 ». La vocation d’outil de travail de ce numéro auprès des bureaux d’études et services achats s’en trouve ainsi renforcée.Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
Conjoncture - Technologie - Stratégie - Solution - Formation -
N°157 - Mai/Juin 2013
Aiguillon
On pourrait croire, en ces temps de basses eaux économiques, que les produits conçus et fabriqués par l’industrie se contentent de faire du surplace, reléguant toute avancée technique à un futur meilleur. Et pourtant, il est toujours frappant de constater à quel point le décalage peut être important entre une conjoncture globale pour le moins déprimée et les progrès technologiques dont bénéficient les innovations lancées régulièrement sur le marché par les industriels. Non pas que ceux-ci puissent se permettre de faire abstraction d’une situation économique dont ils sont les premiers à subir les conséquences en termes de diminution de leurs chiffres d’affaires et de carnets de commandes en berne. Mais, tout se passe un peu comme si cet état de fait jouait un rôle d’aiguillon auprès des bureaux d’études et des services de recherche et développement qui y trouveraient une motivation supplémentaire pour répondre aux défis présents.
Le dossier de ce mois sur les pompes et moteurs oléohydrauliques et pneumatiques en témoigne, qui met en avant les réponses apportées par ceux qui font autorité en la matière aux principales interrogations des constructeurs de machines et des utilisateurs finaux.
Les clients sont de plus en plus exigeants sur les prix ? On leur propose des composants plus légers, incorporant moins de matières premières dont les prix ne cessent de grimper. Ils sont soucieux de leur consommation énergétique ? On développe alors des solutions toujours moins gourmandes en énergie dont le coût global, sur toute leur durée de vie, se traduit par des retours sur investissement de plus en plus courts. Les normes et règlements se font toujours plus contraignants ? On va concevoir des systèmes diminuant la puissance installée pour le même résultat, tout en réduisant tant leur niveau sonore que les émissions polluantes induites par leur mise en œuvre. Les conditions de fonctionnement sont toujours plus sévères ? On va fabriquer des produits résistant aux hautes pressions, utilisables avec des fluides spéciaux extrêmement agressifs, aptes à supporter de grandes variations climatiques et à effectuer leur mission dans des environnements hostiles. Une technique se heurte à ses propres limites ? On met au point des systèmes combinant le meilleur des différentes technologies, quelles soient hydrauliques, mécaniques ou électriques. Les utilisateurs ne trouvent pas leur bonheur dans des réponses par trop standardisées ? On leur présente des solutions customisées, définies pour répondre à leurs besoins spécifiques… Autant de problèmes posés, autant de réponses apportées par les spécialistes du secteur. Visiblement, ces derniers ne baissent pas les bras. Au contraire, ils optent pour une vision à long terme et mettent à profit les difficultés du jour pour élaborer les solutions de demain.Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
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N°156 - Avril 2013
L’intelligence en plus
Les avis sont unanimes. Même arrivés à un haut niveau de maturité, les composants mécaniques « purs » ont encore de beaux jours devant eux. Ne serait-ce que parce que leur robustesse, leur longue durée de vie ou leur simplicité d’utilisation les rendent largement suffisants pour bon nombre d’applications qui ne requièrent pas de réponses par trop élaborées. Partant du principe que le mieux est souvent l’ennemi du bien, la sophistication à outrance des solutions proposées peut se traduire par des effets contraires à ceux recherchés au départ.
Cependant, tout le monde se retrouve également pour constater que l’apport d’une dose d’électronique et d’informatique à la mécanique originelle lui a permis de franchir des étapes décisives et d’aborder des territoires qui lui étaient jusque là inconnus.
Ce savant dosage, que l’on retrouve sous le vocable mécatronique, génère d’incomparables progrès en termes de productivité, sécurité, précision et synchronisation, confort et souplesse d’utilisation, collecte d’informations, diagnostic et maintenance. Sans oublier le nerf de la guerre, érigé comme critère de choix numéro un par l’ensemble des utilisateurs :
les économies d’énergie. Mieux même : il arrive que l’électronique soit amenée à prendre la main, dans certains cas, pour suppléer d’éventuelles carences ou corriger les erreurs de jugement des opérateurs afin d’arriver au résultat souhaité.De toute évidence, l’apport de ce surplus d’intelligence permis par l’électronique et l’informatique s’est imposé comme véritable garant de l’avenir de la mécanique. Tant au niveau du composant seul qu’au niveau supérieur, celui du système, de par les possibilités d’assemblage, de contrôle, de dialogue, de communication et d’interactions des produits qu’il autorise.
Là encore, la clé du succès réside dans un bon mixage des différentes technologies. Tout en gardant à l’esprit que l’optimisation des rendements et les économies quantifiables qui en résultent demeurent, encore et toujours, les maîtres-mots dans ce domaine.Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
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N°155 - Février/Mars 2013
Ces frontières qu’on abat
Convergence ou opposition frontale ? Coexistence plus ou moins pacifique ou conflit ouvert ? Hasard du calendrier, plusieurs des thèmes et manifestations évoqués dans ce numéro traitent des évolutions des différentes technologies de transmission de puissance et de leur avenir plus ou moins prévisible. Celui-ci se dessinera-t-il dans le cadre d’un développement autonome ou, au contraire, dans une mise en commun de leurs atouts respectifs ? Le moins que l’on puisse dire est que les signaux envoyés par les principaux acteurs du secteur se révèlent souvent assez contradictoires.
De nombreux industriels des transmissions prônent ainsi une approche multi-technologique. Ces derniers raisonnent de plus en plus en termes de fonctions nous apprend une étude prospective du Cetim dont nous faisons écho dans ce numéro. Côté donneurs d’ordres, c’est le « coût global » des solutions retenues qui est en passe de s’imposer en tant que critère de choix prioritaire, avec une certaine prédominance de la notion d’efficacité énergétique, suivie de près par l’aspect « développement durable », la facilité de maintenance et la sécurité. Dans ce contexte, le choix se porterait alors, non plus sur une technologie en particulier, mais plutôt sur une combinaison des avantages des unes et des autres en vue de répondre au mieux à ces objectifs. De tout cela découlerait la convergence des technologies vers des solutions qui verraient les frontières entre celles-ci tomber les unes après les autres. L’étude du Cetim met d’ailleurs l’accent sur la généralisation de la mécatronique qui, déjà intégrée dans la chaîne d’information, la régulation, la commande ou les capteurs par exemple, tend à progresser dans d’autres domaines tels que la maintenance ou la sécurité.
De ce point de vue, ce n’est surement pas un hasard si la prochaine foire industrielle de Hanovre, également évoquée dans les pages qui suivent, met cette année l’accent sur la notion « d’Integrated Industry » ; et notamment la communication entre machines et systèmes ainsi que leurs échanges d’informations en temps réel. Une évolution qui participe, sans aucun doute, de cette convergence multi-technologique. Pour autant, ces tendances apparaissent un peu plus floues dès lors que l’on descend au niveau des composants. Ainsi, notre dossier sur les vérins fait apparaître un certain clivage entre ceux qui leur prédisent un avenir « tout mécatronique » et les tenants d’un développement séparé.
Ces derniers arguent notamment du fait que certaines solutions ne sont pas transposables d’un secteur à un autre. D’où la subsistance de plusieurs « chapelles », chacune ne se concevant qu’à l’exclusion de toutes les autres. Au milieu de tout cela, l’utilisateur a parfois du mal à s’y retrouver. Car après tout, son principal souhait est de disposer de systèmes fonctionnant au meilleur coût et lui permettant de gagner tant en productivité qu’en qualité de fabrication. En la matière, c’est encore et toujours l’application qui commande. Des caractéristiques de celle-ci découle tout naturellement le choix des technologies à mettre en œuvre.Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
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N°154 - Novembre 2012
Qui peut le plus…
La tendance est très claire. Et semble irréversible. Voilà plusieurs années que sous le double effet des stratégies d’externalisation menées par les grands secteurs clients et de la volonté de réduire le nombre de leurs fournisseurs, le poids des responsabilités qui pèsent sur les épaules de ces derniers ne cesse de s’accroître. Cette course effrénée au recentrage sur son cœur de métier s’accompagne inéluctablement d’une déperdition de savoir-faire dans de nombreux domaines chez les donneurs d’ordres. Et ce savoir-faire, il faut bien le retrouver quelque part. C’est donc vers les spécialistes des différentes professions que se tournent les clients en leur transférant des pans toujours plus larges d’activités qu’ils prenaient en charge eux-mêmes auparavant.
Rien d’étonnant alors que les fournisseurs voient leur propre métier évoluer en conséquence. Le domaine des transmissions de puissance en fournit un exemple particulièrement significatif. Longtemps cantonnés au sein d’une sphère d’activités restreinte à quelques gammes de produits isolées, les spécialistes du secteur ont été amenés à sortir de leur pré-carré et à agglomérer à leur offre nombre de composants et fonctions complémentaires. A tel point que certains ne voient plus leur salut autrement que par une prise en charge toujours plus poussée de systèmes complets et multi-technologiques qu’on leur demande d’appréhender de A à Z, depuis la conception jusqu’à la mise en route sur le site du client, voire la maintenance et la formation des opérateurs… Cette longue marche vers le clé en main se traduit par une mutation des métiers. De fournisseurs de produits à l’origine, les spécialistes des transmissions doivent parfois assumer un véritable statut d’ingénieriste, quitte à eux-mêmes s’associer avec des partenaires afin de proposer des offres complètes quand ils ne possèdent pas l’ensemble des compétences nécessaires en interne. Est-ce à dire pour autant que le composant isolé n’aura plus sa place à l’avenir ? Après tout, qui peut le plus, peut le moins, et on peut penser que le spécialiste du système global est également apte à en concevoir et fabriquer les différentes parties. Ce serait aller un peu vite en besogne. Si les acteurs du métier sont unanimes à reconnaître et s’adapter à cette nouvelle donne, ils n’en considèrent pas moins que c’est au sein du produit que réside avant tout le véritable savoir-faire. L’avenir ne se dessinera donc pas autour d’une opposition stérile entre « simple » composant et système complet, mais bien par une bonne maîtrise de l’un et de l’autre. Un bon système doit être basé sur de bons composants. La complémentarité technologique est évidente. En outre, d’un point de vue strictement commercial, faire du système pour le plaisir de faire du système ne constitue pas une fin en soi, comme nous le rappelle un des intervenants au dossier de ce numéro. Il s’agit avant tout de répondre au besoin du marché. Dans ce contexte, la logique commerciale du système complet n’est jamais aussi évidente que lorsqu’il permet d’accroître les fournitures de composants…Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
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N°153 - Octobre 2012
Achat ou investissement ?
Voici plusieurs années que le taux d’inflation en France est contenu dans des limites que l’on peut qualifier de raisonnables. En tout cas sans commune mesure avec les flambées sur les prix que l’on a pu connaître dans le courant des années soixante-dix ou quatre-vingt. Et pourtant, le sentiment que les prix s’accroissent exagérément est toujours quasi unanimement partagé par l’ensemble des agents économiques. De fait, le taux d’inflation ne recouvre qu’une moyenne pondérée des hausses de plusieurs biens censés refléter le panel type du consommateur moyen. Notre perception de l’augmentation du coût de la vie sera alors fort différent selon nos propres habitudes de consommation. Sans compter que si certaines hausses sont vraisemblablement abusives, d’autres sont en revanche la conséquence d’une qualité améliorée du produit ou des différentes contraintes que celui-ci doit intégrer avant d’être mis sur le marché.
Les composants et systèmes industriels n’échappent pas à cette évolution. Il en est notamment ainsi des moteurs électriques, un produit dont les règles du jeu ont été considérablement modifiées au cours de ces derniers mois, contribuant à modifier le comportement des utilisateurs et constructeurs d’équipements désireux d’acquérir ce type de biens. Les nouvelles exigences imposées aux moteurs électriques en termes de rendements énergétiques ne sont effectives que depuis un peu plus d’un an, mais il a fallu la mise en place d’obligations juridiques pour que l’ensemble du marché finisse par les adopter.
De fait, on peut comprendre la réaction de clients quelque peu désarçonnés face à une augmentation, souvent conséquente, des prix de ces produits. Notamment des services achats qui, contexte de crise aidant, ont une place particulièrement influente au sein des entreprises.
Parallèlement, force est de constater que les nouveaux produits lancés sur le marché ont intégré bon nombre de progrès techniques qui les rendent à la fois plus efficaces et moins gourmant en énergie. Toute la question est donc de savoir si l’on considère l’acquisition d’un moteur électrique comme un achat ou comme un investissement. Dans ce dernier cas, c’est à un calcul à plus long terme qu’il faut se livrer. Les différents cas d’applications déjà observés ont montré que, dans la plupart des cas, le retour sur investissement s’avérait très rapide. Le produit est peut-être plus cher mais son efficacité énergétique améliorée permet de réaliser d’importantes économies à terme. Un des grands acteurs du marché, interrogé par nos soins pour l’élaboration du dossier principal de ce numéro, rappelle ainsi fort à propos que le prix d’achat ne représente qu’environ 2% du coût global d’un système d’entraînement. 95% de ce coût sont constitués par sa consommation électrique. Des chiffres intéressant à méditer au moment d’acheter - pardon d’investir ! – dans un nouveau moteur électrique…Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
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N°152 - Septembre 2012
Les bons choix
Les cycles économiques modernes se caractérisent par une série de retournements brusques, rapides et la plupart du temps difficilement prévisibles. Une période de chute sévère d’activité est souvent suivie par une reprise de forte ampleur, mais toute aussi brutale. Les deux cas sont difficiles à appréhender pour les entreprises, même s’il est évidemment préférable de gérer l’abondance plutôt que de subir la pénurie ! Particulièrement représentative de cette tendance globale, la profession des transmissions de puissance a connu ce genre de retournements au cours des trois dernières années. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Après une dégringolade de - 29% en 2009, de vives progressions de + 24% et + 12% ont été enregistrées au cours de ces deux dernières années ! Pour 2012, c’est la prudence qui prédomine : Artema prévoit une progression de l’activité de ses membres limitée à 2%, suite à des entrées de commandes plus hésitantes depuis le début de l’année. Les entreprises du secteur vont donc devoir faire preuve d’encore plus de souplesse afin de s’adapter à la nouvelle donne. Fortes de l’expérience acquise lors des crises précédentes, elles s’en sont d’ailleurs donné les moyens, aidées en cela par les actions menées par leur syndicat professionnel dont l’un des rôles est de fournir à ses membres les données nécessaires à la prise de décisions adéquates. C’est également l’objectif que s’est fixée la revue Fluides & Transmissions, particulièrement à travers cette édition « Spécial Nouveautés » destinée à vous aider à effectuer les bons choix lors de vos achats de composants et systèmes. Une fois exposée la conjoncture et les perspectives du secteur ainsi que le détail des actions de la profession sur les plans économique, technique, juridique, didactique et normatif, la majeure partie du numéro est consacrée aux produits récents ou nouveaux proposés sur le marché par les spécialistes des transmissions oléohydrauliques, pneumatiques, mécaniques et électriques. Classées par grandes rubriques, ces nouveautés trouvent leur prolongement naturel sur notre site www.transmission-expert.fr, où vous trouverez des informations complémentaires sur les produits et les entreprises qui les commercialisent. Merci donc à tous ceux qui ont répondu à nos sollicitations et ainsi contribué à la richesse informative de ce numéro. Promouvoir et faciliter les contacts entre les fournisseurs de composants et systèmes de transmission et ceux qui les utilisent : c’est plus que jamais l’ambition des outils de travail que nous mettons à votre disposition !
Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
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N°151 - Mai/Juin 2012
Une vision à long terme
Politique, économique, social… Quelque soit le domaine considéré, force est de constater que les choix des stratégies mises en œuvre relèvent la plupart du temps d’une lutte entre les adeptes des mesures de court terme et les tenants d’une vision à plus longue échéance. Les premiers réagissent à chaud aux changements de la conjoncture et prennent des décisions rapides, au risque de devoir agir de façon diamétralement opposée lors de la survenance d’un nouvel élément. Soucieux de contenter le plus grand nombre, ils peuvent tomber dans la facilité. Le « on verra après » leur tient souvent lieu de credo… Les seconds s’efforcent de mener des actions de fond sur la base d’une vision stratégique. Se heurtant aux habitudes établies, ils sont parfois amenés à proposer des remèdes douloureux, mais assurent que leurs actions structurelles finiront par porter leurs fruits.
Si les « court-termistes » se targuent de résultats rapides, voire immédiats, les effets pervers des remèdes appliqués dans l’urgence se révèlent parfois pires que le mal qu’ils étaient censés guérir. Les « long-termistes » insistent quant à eux sur la nécessité de mener des efforts dans le temps. Leur horizon porte sur des années, voire des dizaines d’années. Loin d’être directement perceptibles, les bénéfices obtenus suite à leurs actions n’apparaissent que progressivement. Au risque de subir les critiques des impatients…
Le parallèle avec l’industrie et la technique peut sembler abrupt. Il n’en est pas moins révélateur. Il suffit de considérer le thème du dossier de ce numéro pour comprendre combien nécessaires sont les réflexions menées sur le long terme. Les notions de pollution et de filtration qui faisaient encore sourire il n’y a pas si longtemps sont maintenant parties intégrantes de toute stratégie qui se respecte. Considérée comme un mal nécessaire à l’origine, le maintien de la propreté des fluides en service ainsi que des composants tout au long de la durée de vie de la machine est de plus en plus perçu comme un investissement judicieux, dont le retour vient justement récompenser ceux qui auront consenti au problème toute l’attention qu’il requerrait. Ne pas protéger son installation par une filtration adaptée ou ne pas effectuer régulièrement les contrôles et analyses adéquats peut sembler plus économique à l’instant « t », mais risque de coûter très cher sur la durée de vie de l’installation. Et encore une fois, les stratégies menées en profondeur et dans la durée montrent leur supériorité sur les décisions hâtives ou prises à l’emporte-pièce.Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
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N°150 - Avril 2012
Des transmissions en mouvement
Les principales évolutions des besoins en matière de transmission de puissance montées sur engins mobiles relèvent d’une contradiction apparente. D’un côté, les utilisateurs demandent toujours plus de capacités et de productivité à leurs machines. De l’autre, le renchérissement des coûts de l’énergie oblige à optimiser leur consommation.
C’est cette antinomie qui a donné naissance au concept d’efficacité énergétique et a amené les constructeurs à faire assaut d’ingéniosité pour concevoir des machines combinant l’accroissement des vitesses et la multiplicité des fonctions avec davantage d’économies d’énergie. L’emploi de matériaux plus légers et les efforts en vue de réduire l’encombrement des engins et de leurs équipements se sont imposés au fil du temps aux spécialistes des transmissions de puissance. Ces derniers se doivent de fournir à leurs clients - OEM ou utilisateurs finaux - des composants et systèmes de poids réduits, aptes à se loger dans des emplacements toujours plus restreints. Sans pour autant perdre en puissance ou en résistance, même dans des conditions d’utilisation extrêmes, bien au contraire ! Un des spécialistes intervenant dans le cadre du dossier de ce numéro fait ainsi remarquer, à titre d’exemple, que la masse des moteurs hydrauliques avait été divisée par trois au cours des cinquante dernières années, à vitesses et puissances égales. Et tout porte à croire que cette tendance va s’accélérer à l’avenir. En outre, le nombre des produits embarqués va en diminuant puisque chaque composant répond maintenant à plusieurs fonctions, aidé en cela par une électronique toujours plus intégrée dans les circuits. Enfin, on demande aujourd’hui aux nouveaux systèmes de transmission de récupérer, stocker et réutiliser à bon escient l’énergie consommée lors de leur utilisation.
Cette moindre dépendance énergétique répond aussi aux exigences de développement durable, de plus en plus présentes dans les cahiers des charges : en consommant moins, on émet moins de CO² et on se conforme aux réglementations en vigueur, telles que le TIER 4 par exemple… Nous présentons dans ce numéro les nouveautés qui seront récompensées d’un Innovation Award lors du prochain salon Intermat et qui témoignent toutes de ces évolutions. Elles viennent opportunément rappeler que les possibilités de progrès en la matière sont loin d’être épuisées.Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
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N°149 - Février/Mars 2012
Dichotomie
Jamais le fossé n’aura été aussi profond entre le discours sur la situation économique globale, nationale et internationale, et la situation vécue sur le terrain par les entreprises, notamment ces fameuses PMI/PME, dont on sait qu’elles créent l’essentiel de la croissance et de l’emploi. A aucun moment, la macroéconomie et la microéconomie n’ont semblé évoluer dans des directions aussi diamétralement opposées. C’est particulièrement vrai au niveau de nos professions des transmissions de puissance et Artema vient opportunément de rappeler, à l’occasion du dernier IMA (Innovative Mechatronics Automation) à Paris, qu’après une progression se situant dans une fourchette de 5 à 10% en 2011 selon les métiers représentés par le syndicat professionnel, c’est encore une hausse moyenne de l’ordre de 3% qui est anticipée pour cette année. D’un côté, des déclarations alarmistes et anxiogènes sur la situation catastrophique des finances publiques de la quasi-totalité des pays industrialisés. De l’autre, des entreprises qui ont, pour beaucoup, rattrapé le niveau élevé qu’elles avaient atteint en 2008, avant que ne survienne une des crises économiques les plus brutales que nous ayons eu à connaître depuis près d’un siècle, et qui poursuivent sur leur lancée en ce début d’année. La dichotomie est flagrante. Alors, bien sûr, il ne s’agit pas de verser dans un optimisme béat et de se boucher les yeux et les oreilles en prétendant que les « forces vives » du pays ne seront pas affectées, à un moment ou à un autre, par les conséquences de plus de 35 ans de laxisme budgétaire et les facilités que se sont octroyés les Etats, année après année, afin de financer leurs budgets à coup de déficits devenus abyssaux. Après cette longue fuite en avant, le moment est arrivé où il faut bien commencer de combler les trous… Il n’empêche, les entreprises, notamment industrielles, qui heureusement n’obéissent pas à la même logique comptable que les pays, poursuivent envers et contre tout leur marche en avant, s’efforçant de transformer les obstacles se dressant sur leur route en autant d’opportunités de développement. Il n’est que de constater, à l’occasion du dossier sur le développement durable traité dans ce numéro, comment les spécialistes des transmissions et de la mécatronique ont pris conscience du formidable gisement d’activités recouvert par ce concept. En intégrant des réglementations et obligations toujours plus pressantes, ils les utilisent comme tremplin pour améliorer leurs process de fabrication et proposer des composants et systèmes toujours plus innovants. Une bonne manière de démontrer que la réduction de l’impact environnemental et l’accroissement des performances et rendements de leurs produits sont loin d’être incompatibles. Et que les contraintes écologiques, si elles sont bien appréhendées, peuvent devenir source de croissance.
Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
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