Toutes les publications de la revue Fluides & Transmissions
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N°151 - Mai/Juin 2012
Une vision à long terme
Politique, économique, social… Quelque soit le domaine considéré, force est de constater que les choix des stratégies mises en œuvre relèvent la plupart du temps d’une lutte entre les adeptes des mesures de court terme et les tenants d’une vision à plus longue échéance. Les premiers réagissent à chaud aux changements de la conjoncture et prennent des décisions rapides, au risque de devoir agir de façon diamétralement opposée lors de la survenance d’un nouvel élément. Soucieux de contenter le plus grand nombre, ils peuvent tomber dans la facilité. Le « on verra après » leur tient souvent lieu de credo… Les seconds s’efforcent de mener des actions de fond sur la base d’une vision stratégique. Se heurtant aux habitudes établies, ils sont parfois amenés à proposer des remèdes douloureux, mais assurent que leurs actions structurelles finiront par porter leurs fruits.
Si les « court-termistes » se targuent de résultats rapides, voire immédiats, les effets pervers des remèdes appliqués dans l’urgence se révèlent parfois pires que le mal qu’ils étaient censés guérir. Les « long-termistes » insistent quant à eux sur la nécessité de mener des efforts dans le temps. Leur horizon porte sur des années, voire des dizaines d’années. Loin d’être directement perceptibles, les bénéfices obtenus suite à leurs actions n’apparaissent que progressivement. Au risque de subir les critiques des impatients…
Le parallèle avec l’industrie et la technique peut sembler abrupt. Il n’en est pas moins révélateur. Il suffit de considérer le thème du dossier de ce numéro pour comprendre combien nécessaires sont les réflexions menées sur le long terme. Les notions de pollution et de filtration qui faisaient encore sourire il n’y a pas si longtemps sont maintenant parties intégrantes de toute stratégie qui se respecte. Considérée comme un mal nécessaire à l’origine, le maintien de la propreté des fluides en service ainsi que des composants tout au long de la durée de vie de la machine est de plus en plus perçu comme un investissement judicieux, dont le retour vient justement récompenser ceux qui auront consenti au problème toute l’attention qu’il requerrait. Ne pas protéger son installation par une filtration adaptée ou ne pas effectuer régulièrement les contrôles et analyses adéquats peut sembler plus économique à l’instant « t », mais risque de coûter très cher sur la durée de vie de l’installation. Et encore une fois, les stratégies menées en profondeur et dans la durée montrent leur supériorité sur les décisions hâtives ou prises à l’emporte-pièce.Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
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N°150 - Avril 2012
Des transmissions en mouvement
Les principales évolutions des besoins en matière de transmission de puissance montées sur engins mobiles relèvent d’une contradiction apparente. D’un côté, les utilisateurs demandent toujours plus de capacités et de productivité à leurs machines. De l’autre, le renchérissement des coûts de l’énergie oblige à optimiser leur consommation.
C’est cette antinomie qui a donné naissance au concept d’efficacité énergétique et a amené les constructeurs à faire assaut d’ingéniosité pour concevoir des machines combinant l’accroissement des vitesses et la multiplicité des fonctions avec davantage d’économies d’énergie. L’emploi de matériaux plus légers et les efforts en vue de réduire l’encombrement des engins et de leurs équipements se sont imposés au fil du temps aux spécialistes des transmissions de puissance. Ces derniers se doivent de fournir à leurs clients - OEM ou utilisateurs finaux - des composants et systèmes de poids réduits, aptes à se loger dans des emplacements toujours plus restreints. Sans pour autant perdre en puissance ou en résistance, même dans des conditions d’utilisation extrêmes, bien au contraire ! Un des spécialistes intervenant dans le cadre du dossier de ce numéro fait ainsi remarquer, à titre d’exemple, que la masse des moteurs hydrauliques avait été divisée par trois au cours des cinquante dernières années, à vitesses et puissances égales. Et tout porte à croire que cette tendance va s’accélérer à l’avenir. En outre, le nombre des produits embarqués va en diminuant puisque chaque composant répond maintenant à plusieurs fonctions, aidé en cela par une électronique toujours plus intégrée dans les circuits. Enfin, on demande aujourd’hui aux nouveaux systèmes de transmission de récupérer, stocker et réutiliser à bon escient l’énergie consommée lors de leur utilisation.
Cette moindre dépendance énergétique répond aussi aux exigences de développement durable, de plus en plus présentes dans les cahiers des charges : en consommant moins, on émet moins de CO² et on se conforme aux réglementations en vigueur, telles que le TIER 4 par exemple… Nous présentons dans ce numéro les nouveautés qui seront récompensées d’un Innovation Award lors du prochain salon Intermat et qui témoignent toutes de ces évolutions. Elles viennent opportunément rappeler que les possibilités de progrès en la matière sont loin d’être épuisées.Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
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N°149 - Février/Mars 2012
Dichotomie
Jamais le fossé n’aura été aussi profond entre le discours sur la situation économique globale, nationale et internationale, et la situation vécue sur le terrain par les entreprises, notamment ces fameuses PMI/PME, dont on sait qu’elles créent l’essentiel de la croissance et de l’emploi. A aucun moment, la macroéconomie et la microéconomie n’ont semblé évoluer dans des directions aussi diamétralement opposées. C’est particulièrement vrai au niveau de nos professions des transmissions de puissance et Artema vient opportunément de rappeler, à l’occasion du dernier IMA (Innovative Mechatronics Automation) à Paris, qu’après une progression se situant dans une fourchette de 5 à 10% en 2011 selon les métiers représentés par le syndicat professionnel, c’est encore une hausse moyenne de l’ordre de 3% qui est anticipée pour cette année. D’un côté, des déclarations alarmistes et anxiogènes sur la situation catastrophique des finances publiques de la quasi-totalité des pays industrialisés. De l’autre, des entreprises qui ont, pour beaucoup, rattrapé le niveau élevé qu’elles avaient atteint en 2008, avant que ne survienne une des crises économiques les plus brutales que nous ayons eu à connaître depuis près d’un siècle, et qui poursuivent sur leur lancée en ce début d’année. La dichotomie est flagrante. Alors, bien sûr, il ne s’agit pas de verser dans un optimisme béat et de se boucher les yeux et les oreilles en prétendant que les « forces vives » du pays ne seront pas affectées, à un moment ou à un autre, par les conséquences de plus de 35 ans de laxisme budgétaire et les facilités que se sont octroyés les Etats, année après année, afin de financer leurs budgets à coup de déficits devenus abyssaux. Après cette longue fuite en avant, le moment est arrivé où il faut bien commencer de combler les trous… Il n’empêche, les entreprises, notamment industrielles, qui heureusement n’obéissent pas à la même logique comptable que les pays, poursuivent envers et contre tout leur marche en avant, s’efforçant de transformer les obstacles se dressant sur leur route en autant d’opportunités de développement. Il n’est que de constater, à l’occasion du dossier sur le développement durable traité dans ce numéro, comment les spécialistes des transmissions et de la mécatronique ont pris conscience du formidable gisement d’activités recouvert par ce concept. En intégrant des réglementations et obligations toujours plus pressantes, ils les utilisent comme tremplin pour améliorer leurs process de fabrication et proposer des composants et systèmes toujours plus innovants. Une bonne manière de démontrer que la réduction de l’impact environnemental et l’accroissement des performances et rendements de leurs produits sont loin d’être incompatibles. Et que les contraintes écologiques, si elles sont bien appréhendées, peuvent devenir source de croissance.
Alain Vandewynckele, Rédacteur en chef
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